La Fédération Camerounaise de Football réagit à l’indemnisation d’Antonio Conceição

Le différend en cours autour du licenciement de l’ancien sélectionneur des Lions indomptables Antonio Conceição a refait surface, suite à une déclaration du Ministère des Sports et de l’Education Physique du Cameroun (MINSEP) concernant le paiement de l’indemnité due à l’entraîneur portugais. En réponse, la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), dirigée par Samuel Eto’o, a publié un communiqué de presse clarifiant sa position et abordant ce qu’elle considère comme des inexactitudes dans la communication du MINSEP.

Le soutien du gouvernement est reconnu mais les faits doivent être clarifiés
La Fecafoot a commencé sa déclaration en exprimant sa gratitude au gouvernement camerounais, en particulier au président Paul Biya, pour être intervenu pour couvrir l’indemnité, d’un montant de 1 212 336 810 FCFA. La Fédération a reconnu le soutien continu du gouvernement au football camerounais et a reconnu le fardeau financier que représentait le règlement.

La Fecafoot a cependant contesté la manière dont la situation a été présentée par le MINSEP. Le communiqué du ministère a laissé entendre que la Fecafoot était seule responsable de la résiliation du contrat de Conceição, une affirmation que la Fédération réfute fermement.

Une décision prise au plus haut niveau
La Fecafoot insiste sur le fait que la résiliation du contrat d’Antonio Conceição n’était pas une décision indépendante de sa part. Il s’agissait plutôt d’une action approuvée par le président Paul Biya et menée en collaboration avec les organes administratifs compétents.

« La résiliation du contrat de l’entraîneur Antonio Conceição et de l’ensemble de son personnel pour insuffisance de résultats a été approuvée par le Très Haut Accord du Président de la République et mise en œuvre par toutes les Administrations concernées lors d’une réunion convoquée à cet effet par le ministre des Sports le 14 juillet 2022 », peut-on lire dans le communiqué de la Fecafoot.

En soulignant ce point, la Fecafoot vise à dissiper l’idée selon laquelle elle aurait agi de manière impulsive ou irresponsable en licenciant l’entraîneur portugais. Elle soutient plutôt que la décision était une décision collective impliquant de hauts responsables du gouvernement.

Le rôle de la Fecafoot dans le dossier FIFA
Autre point de discorde : la Fecafoot serait la seule responsable de la bataille juridique qui a conduit la FIFA à ordonner le versement d’une indemnité. La Fédération précise qu’elle a été condamnée par la FIFA parce qu’elle est l’unique interlocuteur reconnu pour les questions du football camerounais, et non parce qu’elle a pris unilatéralement la décision de résilier le contrat.

« Il est donc malsain de vouloir imputer à la Fecafoot la résiliation unilatérale du contrat de l’entraîneur Conceição et le procès qui a suivi », a déclaré la Fédération.

Cette précision permet de mettre en lumière un problème plus vaste que la Fecafoot tente de résoudre : les tensions persistantes entre la Fédération et le MINSEP.

Une histoire de licenciements coûteux
La Fecafoot a également souligné que le licenciement de Conceição n’était pas un cas isolé. La Fédération a rappelé que plusieurs anciens entraîneurs des Lions indomptables, dont Javier Clemente, Volker Finke, Hugo Broos et Clarence Seedorf, avaient vu leurs contrats résiliés dans des circonstances similaires.

La déclaration suggère que le véritable problème n’est pas le licenciement lui-même mais la manière dont ces contrats sont négociés. La Fecafoot affirme que dans le passé, ces accords ont été conclus sans son implication, entraînant des charges financières importantes pour l’État. La Fédération a noté que le seul entraîneur dont le contrat a été négocié en bonne et due forme avec elle, Rigobert Song, a été licencié sans que cela ne déclenche une bataille juridique.

Les propos du MINSEP remis en cause
La Fecafoot a également critiqué le ton et le contenu du communiqué publié par la cellule de communication du MINSEP. La Fédération a accusé le ministère d’attiser inutilement la discorde dans le football camerounais, au lieu de suivre l’appel récent du président Biya à l’unité et à la concorde.

« Les propos tenus par le responsable de la cellule de communication du MINSEP… s’inscrivent dans une volonté permanente des responsables de ce département ministériel d’instrumentaliser et d’inciter certains entraîneurs et acteurs du football camerounais à se méfier de la Fecafoot », a déclaré la Fédération.

La Fecafoot a exhorté toutes les parties prenantes à respecter l’appel à l’unité du président et à s’abstenir de tout acte susceptible de diviser davantage le football camerounais.

Un appel à la réconciliation et à une bonne gouvernance
En conclusion de sa réponse, la Fecafoot a réitéré son engagement en faveur d’une gouvernance rationnelle et transparente. La Fédération affirme que toutes ses décisions sont prises dans l’intérêt supérieur du football camerounais et sur la base de principes juridiques et éthiques solides.

Si le différend sur l’indemnisation de Conceição a été réglé financièrement, le désaccord entre la Fecafoot et le MINSEP reste évident. Pour aller de l’avant, la Fédération appelle à un esprit de coopération, soulignant que le succès des Lions indomptables et du football camerounais dans son ensemble dépend de l’unité entre toutes les principales parties prenantes.

Alors que la poussière retombe sur cette dernière controverse, une chose est claire : la gouvernance du football camerounais continue d’être une affaire à enjeux élevés, où les conflits administratifs peuvent être tout aussi intenses que les batailles sur le terrain.

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